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Christiane Schonbach / À propos d’un cas d’homoparentalité

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Photo de Robert Doisneau

Texte paru dans le séminaire de l’AEFL 2003 – 2004 :  LE PHÉNOMÈNE LACANIEN. QUELLE TRANSMISSION POUR LA PSYCHANALYSE AUJOURD’HUI ? UNE LECTURE DU SÉMINAIRE XXII : « RSI »

Un couple de femmes élève une petite fille qui a été conçue avec un homosexuel. L’autorité parentale est détenue par la mère. Une demande d’entretien est faite par la femme qui a le rôle paternel elle est motivée.

* par une angoisse consécutive à la maladie de sa compagne tumeur qui s’est révélée bénigne, mais qui a posé la question de la disparition de la mère, de la possibilité que l’enfant puisse lui être retirée

* par sa peur de rencontrer des difficultés à répondre aux questions venant du milieu scolaire de l’enfant

* par des inquiétudes d’allure hypocondriaque.

Il est à signaler que les familles dont sont issues les 2 jeunes femmes sont de type patriarcal, et qu’elles ont souffert de l’autoritarisme de pères violents.

Lors des entretiens, la patiente raconte qu’elle vit avec sa compagne depuis 12 ans et qu’elles ont décidé d’avoir un enfant après avoir mûrement réfléchi. Elles ont raconté à l’enfant sa naissance ainsi :

« On s’aimait, on ne pouvait pas avoir d’enfant, car nous sommes deux femmes, et un copain a fait don d’une petite graine que j’ai mise dans le ventre de Maman, puis est descendue du ciel une étoile qui a rejoint la petite graine ». C’est une explication qui sépare nettement amour et procréation et ajoute l’âme venue du ciel.

Cette enfant a 8 ans, elle poursuit une scolarité normale.

Compte tenu de la maladie de la mère, une demande d’autorité parentale partagée a été demandée par le couple et acceptée sur le plan législatif la délégation de l’autorité parentale a été accordée en juillet 2003 d’après l’article 377 -1 du Code civil. Cet article de loi prévoit « pour les besoins éducatifs de l’enfant que les père et mère ou l’un d’eux partagent tout ou partie de l’exercice de l’autorité parentale avec un tiers délégataire ».

Dans ce cas la délégation a été accordée pour l’intérêt de l’enfant, compte tenu des faits suivants : « problèmes graves de santé de la mère, couple stable depuis 12 ans, liens d’affection très forts entre l’enfant et la compagne de la mère ». Cette disposition légale a permis la transmission du nom et l’inscription de l’enfant dans la lignée paternelle de la compagne, la famille ayant renoué avec le couple après une longue rupture.

Je ne développerai pas la clinique de ce cas, je vais essayer de parler des questions théoriques et éthiques qu’il soulève :

  • de la sexualité et de ses avatars
  • de la fonction maternelle et paternelle,
  • des modes d’identification de l’enfant.
  • Et d’aborder le dogme de la différence sexuelle, que devient-il dans la société actuelle, comment les psychanalystes peuvent aider à le penser.
La sexualité et ses avatars.

A. Définition : du sexe, genre, choix d’objet.

Sexe : anatomique

Genre : un fait culturel qui groupe les êtres ayant des caractères communs masculin ou féminin, c’est l’identité sexuelle

Ce choix du genre est précoce et fixe, il est en rapport avec la place du sujet imparti dans le désir parental. Le sujet avant de savoir ce que la sexualité veut dire, se place en fonction de la réponse qu’il apporte au manque dans l’Autre (soit féminin aimant les hommes, soit masculin aimant les femmes), classiquement les positions homme et femme sont tranchées et elles s’organisent selon un ordre symbolique basé sur la relation à la figure symbolique et fictive du Phallus.

Lacan définit le phallus dans le Séminaire sur le Sinthome comme « la conjonction de ce que j’ai appelé ce parasite, qui est le petit bout de queue en question, c’est la conjonction de ceci avec la fonction de la parole. » [1]

Il répartit les positions de la sexuation par rapport au phallus et à la jouissance

Le sujet du côté homme, qui n’est pas sans l’avoir, est soumis à la castration de la fonction phallique il est limité dans sa jouissance et vise l’objet petit a, du côté femme à travers son fantasme. L’accès au partenaire et à la jouissance phallique ne se fait que par la médiation de celui-ci.

Le sujet du côté femme, qui ne l’a pas, mais qui participe à cet ordre symbolique à titre d’absence, cache son manque, cerne son vide, avec des positions de semblants qui pallient ce défaut de symbolisation du sexe féminin. Son attitude est dans la mascarade qui est du côté du symbolique, du côté de l’être. Le sujet essaye de paraître le phallus qui va aimanter, attirer l’autre en position masculine. Elle n’est pas toute dans la jouissance phallique et à elle, échoit une jouissance supplémentaire, autre sans le support d’aucun objet.

Ces deux réalités : le sexe anatomique et la position sexuelle du parlêtre peuvent être discordants, c’est de plus en plus apparent actuellement puisqu’on a le choix d’exprimer ses inclinaisons, de s’autoriser.

Quand au choix de l’objet amoureux il n’a pas la fixité du genre, il est plus variable. Il est le plus souvent restrictif, mais peut varier au cours de la vie. Il est fréquent que dans l’hystérie on observe un changement du genre de l’objet d’amour après une déception sentimentale (désistement dans le cas de la jeune homosexuelle) c’est l’identité sexuelle et non le choix d’objet 3 qui est le point fixe le cas de Marcel Jouhandeau écrivain catholique des années cinquante en est un exemple Jouhandeau marié à Élise, avait organisé sa vie entre l’ordre du mariage et le désordre de la drague, à 60 ans il rencontre Robert qui a 20 ans et c’est le « pur amour fidèle » ce qui ne le fait pas quitter Élise pour autant, et il adopte même une petite fille qu’il va élever avec elle le choix de ces multiples possibilités d’arrangements n’a pas été sans souffrance qu’il décrit particulièrement dans 3 de ses livres : Le Lien de ronces, ses Chroniques maritales et du Pur Amour

À l’évidence les termes d’homosexualité et d’hétérosexualité recouvrent des réalités très complexes, traduisant les différentes solutions mises en pratique pour pallier au non-rapport sexuel.

Dans cette clinique : ce couple homosexuel est fait d’un être de sexe féminin, de genre masculin ayant pour choix amoureux la mère de l’enfant, de sexe et de genre féminin.

On nomme ce couple homosexuel, car le choix d’objet est du même sexe, mais Lacan disait que « tout ce qui aime les femmes est hétérosexuel qu’il soit homme ou femme, car la place à l’Autre du sexe est conservée ».

Qu’est-ce que l’une a à offrir à l’autre ? Théoriquement ce n’est pas le phallus qui est le plus souvent hors champ, mais c’est son propre manque qu’elle donne, manque qui peut enfin être assumé d’une façon qui ne soit plus source de tourments. Freud dans sa théorie sexuelle, souligne que l’équivalent de la menace de castration chez le garçon est pour la fille la perte d’amour, le sujet féminin hystérique serait dans cette insatisfaction permanente. Dans le couple homosexuel féminin, le manque d’amour ne serait donc plus facteur d’insatisfaction. Comment nommer cet agencement ?

Qu’elle sera la position de l’enfant, objet a pour la mère, il concentrera la dialectique phallique pour le couple ? La maternité peut fonctionner de façon pathologique comme d’ailleurs dans les hétérosexualités comme récupération du phallus.

B. Fonction maternelle et fonction paternelle

Chaque parent a sa fonction dans la famille, il l’exerce avec plus ou moins de bonheur, la famille hétéro sexuelle n’étant pas garante du bon fonctionnement.

C’est le plus souvent la mère qui exerce la fonction maternelle, elle est en charge des soins qu’il faut donner à son enfant, elle est médiatrice du langage et elle organise son corps pulsionnel en le nommant ce qui a des effets à la fois érogènes et castrateurs elle met en place la dimension du désir, du signifiant phallique et du Grand Autre, tout cela à travers le jeu de la Demande.

La fonction paternelle est essentiellement de séparer la mère de l’enfant et de lui donner accès au désir, c’est l’interdit de l’inceste. Le père, de plus transmet le nom et engage l’enfant dans une filiation qui noue les sexes entre eux et les générations.

Si dans le passé les fonctions ont été parfois interchangeables de façon implicite 4 dans notre société actuelle, c’est explicite et revendiqué. Le symptôme père en voie de régression la répartition de jouissances se transformant, le sujet en particulier les femmes revendique la fonction de l’autre.

Nous sommes confrontés à cette question : la fonction paternelle dans son aspect séparateur doit-elle être obligatoirement tenue par un homme ?

Freud considérait comme « naturelle » la prévalence du père au même titre d’ailleurs que l’hétéro sexualité et l’Œdipe et Lacan s’il modifie ce schéma n’en considère pas moins comme normative la prévalence du personnage paternel. Reprenons la définition de la métaphore paternelle dans le Dictionnaire[2] « dans le rapport intersubjectif entre la mère et l’enfant, celui-ci repère que la mère désire autre chose (le phallus) que l’objet partiel (lui). Il repère sa présence absence et celui qui fait la loi, mais c’est dans la parole de la mère que se fait l’attribution du responsable de la procréation, parole qui ne peut être que l’effet d’un pur signifiant le N D P, d’un nom à la place d’un signifiant phallique ».

Mais actuellement, au niveau du social qui veut encore du NDP ?

La fonction paternelle ne peut-elle être soutenue par un point hors l’enfant vers lequel s’orienterait le désir de la mère. Le dégagement de l’enfant serait alors possible.

L’épisode de la noce de Cana ou Jésus avant de faire son miracle doit se détacher de sa mère : il dit qui a-t-il entre toi et moi femme, n’est-elle pas encore arrivée mon heure et la mère dit aux servantes quoi qu’il vous dise faites — le. Elle a entendu son désir de séparation et l’espace qui permet la différence entre elle et lui est reconnu, ce qui va permettre au fils de faire son miracle.

C. Reste la question des identifications

Freud décrit 3 identifications[3]

La 1re non pathologique, ne se discute pas.

La 2e et la 3e toutes deux pathologiques.

La 1re identification originaire : elle est primaire totalitaire, toute dévorante, toute puissante, s’adresse au père, il dit aussi aux parents, car la différence des sexes n’a pas été prise encore en considération à ce stade. L’activité orale et sexuelle est indistincte. Freud parle d’incorporation orale cannibalique comme constitutive du noyau idéal du moi qui va ouvrir la voie au complexe d’Œdipe.

le 2e type d’identification, régressive c’est une identification secondaire, identification à la personne aimée ou non aimée, elle est partielle, s’appuie que sur un trait de l’objet, un trait unique, comme une incorporation cannibalique limitée, mode de formation du symptôme. Lacan reprendra ce terme de trait unique pour un usage plus ample.

le 3e type d’identification : la contagion psychique

Indépendante de toute attitude libidinale à l’égard de la personne imitée, elle se fait par sympathie, contagion mentale. C’est une identification hystérique.

Lacan en distinguant imaginaire et symbolique, éclaire les textes freudiens et distingue 2 identifications.

L’identification imaginaire fondatrice du moi, le stade du miroir : c’est par l’aliénation à l’image de l’autre, moi-idéal que le sujet anticipera son unité corporelle

L’identification symbolique fondatrice du sujet ou identification de signifiant (introjection symbolique) reprend la 2e identification de Freud à un trait unique de l’objet que Lacan nomme trait unaire ou signifiant sous sa forme élémentaire, noyau de l’idéal du moi. Il englobe cette 2e identification à la 1re autour de la relation au père .

L’identification spéculaire est dépendante de l’identification symbolique, la mère dans le miroir va authentifier son enfant « c’est toi » qui donnera un « c’est moi ». Les différentes identifications imaginaires qui vont se superposer à partir du moi idéal sont sous la dépendance du trait, du repérage sur l’idéal du moi.

Le trait unaire, en terme lacanien c’est le phallus symbolique.

D. La sexualisation du sujet

Freud fait reposer la problématique du sexuel sur un dispositif symbolique, le mythe d’Œdipe et la castration. Ce qui fait NDP (qui est une formulation de Lacan) pour Freud c’est la réalité psychique de l’Œdipe. Elle serait à la base de la sexualisation du sujet et permettrait au petit pervers polymorphe qu’est l’enfant de devenir homme ou femme. Et pour cette dernière son évolution dans une structure familiale dite « normale » hétérosexuelle et patriarcale serait la maternité accompagnée d’un certain ravalement de la vie amoureuse. Ce mode de devenir par identification à travers l’Œdipe correspond à une assimilation des modèles sociaux de l’époque.

Lacan a une autre écriture c’est le nouage borroméen des 3 dimensions : réel symbolique, imaginaire. Ces 3 ronds R S I en tant qu’ils sont équivalents, non différenciés incarnent le non-rapport sexuel. Quelque chose, un dire, une nomination doit être rajoutée pour introduire la non-équivalence des ronds, Lacan appellera ce 4e rond le symptôme le NDP, il va nouer les 3 ronds et sexualiser l’objet. Les places des jouissances, de l’objet et du sujet seront assignées selon son rapport au phallus symbolique.

Lacan indique que l’identification de la fille ne peut se faire à la mère par de la sympathie de l’ego, des sensations, mais qu’elle doit passer par l’identification à l’image de l’autre sexe, c’est l’ordonnance symbolique qui règle tout.[4]

Revenons à la clinique

La patiente dit que le rapport de l’enfant à sa mère est fusionnel qu’elle s’identifie à elle par les vêtements, le maquillage, et qu’elle-même s’occupe du « rationnel » et des activités extérieures ;

Le père géniteur est peu présent, l’enfant le voit 3 à 4 fois par an, ils se téléphonent, l’enfant le définit comme un nomade.

Actuellement l’évolution psychologique de l’enfant est bonne. On peut penser que la 1re identification au trait unique avant la prise en compte de la différence sexuelle a bien mis en place le noyau de l’idéal du moi du sujet, de même que le stade du miroir son unité corporelle. Elle n’est pas psychotique (d’ailleurs statistiquement il n’y a pas plus de psychose que dans une famille traditionnelle).

Il me semble que les conséquences subjectives pourraient se situer au niveau des identifications secondaires, lorsque l’enfant s’apercevant de la différence des sexes est confronté au même, à deux femmes sans phallus. L’organe est-il nécessaire pour soutenir la virilité psychique puisqu’il s’agit de phallus symbolique ?

On peut aussi se poser la question de cette double identification au couple parental à l’intérieur de la famille, ne peut-elle aussi se faire en dehors avec d’autres représentants adultes ?

L’évolution culturelle semble dépasser les schémas de Freud et de Lacan, la Psychanalyse et la Science ont introduit dans notre Société des bouleversements qui ne peuvent qu’entraîner des remaniements importants dans les relations interhumaines.

L’ancienne société monothéiste fonctionnait sur le père mort, le sexe était refoulé et n’était accepté que pour faire un enfant au nom du père. Il y avait un père mort au ciel et un père vivant sur terre. Maintenant le ciel est vide comme dit Melman, le père est redescendu sur terre sous différentes formes : impuissant, violeur, homosexuel, ne voulant pas vieillir, souvent un père ne renonçant à rien.

Et la femme, elle a bien changé. C’est la Science qui édicte ses lois en particulier au sujet de la procréation. Et beaucoup de liberté est venu régir le choix de devenir mère, et de plus les femmes ont prouvé qu’elles ne sont point handicapées. Quant aux réalisations phalliques, les rapports entre les sexes ont changé, les rôles sont interchangeables, et nos sociétés sont moins socio-sexuées.

Mais si on ne peut rien contre la façon dont l’être choisit son identité sexuelle qui est d’ailleurs mouvante et sujette aux faits de culture, doit-on abandonner pour autant le dogme de la différence des sexes jusque-là socle de notre société. Lacan dans le séminaire Encore [5], il y a 30 ans dit « L’homme, une femme, ce ne sont rien que des signifiants. C’est de là, du dire en tant qu’incarnation distincte du sexe qu’ils prennent leur fonction. L’Autre dans mon langage, cela ne peut donc être que l’Autre sexe ».

Quelles sont les positions des Psychanalystes

On pourrait s’étonner de la virulence des propos tenus sur le sujet de l’homosexualité et de l’homoparentalité, mais dans notre tradition judéo-chrétienne reportons-nous à la Bible, la violence est là dès l’origine dès que se créent la différence des sexes, Adam et Ève, et les premières identifications. Caïn tout le portrait de sa mère, Abel tout le portrait de son coureur de père et tout se termine par un meurtre !

De nombreuses voix s’élèvent contre l’homoparentalité

Prédisant des dysharmonies possibles chez l’enfant, quelles que soient les qualités du couple arguant de la nécessité de l’organisation œdipienne, et des dangers des identifications imaginaires à un père de sexe anatomique féminin.

Melman décrit la nouvelle économie psychique du sujet qui est désarrimé, qui n’a plus d’autre choix que de jouir. Il pense l’homoparentalité comme un symptôme parmi d’autres du malaise actuel. Le droit voulant garantir les droits et les devoirs des membres du couple a tendance à légiférer pour imposer l’égalité au foyer. Il imagine dans son livre l’homme sans gravité[6], un couple de 2 femmes ayant adopté un enfant, il y aura une inéluctable inégalité dans ce couple, ne serait-ce que parce que l’enfant refusera d’appeler du même nom l’une et l’autre.

Jean — Pierre Winter pense que la réalité sexuelle c’est la réalité de la différence des sexes. Un enfant naît du réel de la rencontre sexuelle et si on lui propose autre chose cela mettra en danger ses identifications. Il considère que le fait d’avoir des enfants ne relève en aucun cas du droit de l’individu et que l’homoparentalité relève du malaise de notre civilisation.

Plus nuancée Colette Soler[7] qui ne milite pas pour une norme, parle d’hétero-éthique soutenant que le nouage de l’un avec cet Autre avec qui il n’y a pas de rapport permet d’éviter la prolifération d’autres occurrences du Réel, d’un réel délié de l’ordre phallique. Et qu’en matière d’Autre la femme n’était sûrement pas le pire…

Une autre position est celle d’Élisabeth Roudinesco qui dans son livre « la famille en désordre »[8] décrit l’origine de ces désordres et imagine la famille à venir. Le déclin de la souveraineté du père, la montée de l’égalité, de la démocratie, l’irruption du féminin puis l’introduction de la parité parentale ont transformé les liens familiaux. Cette dynamique d’émancipation qui s’ajoute à l’émancipation scientifique ne peut que donner aux homosexuels de nouveaux droits. Elle conserve le terme de famille pense qu’elle doit être réinventée, et la voit comme un lieu de résistance possible à cette société mondialisée.

Dans ce travail, je me suis limitée à un cas d’homosexualité féminine ces 2 femmes qui ont jugé leur père violent, ont pensé que la responsabilité maternelle pouvait pallier la carence paternelle, elles se sont pensées aptes à mieux réussir une famille que leurs parents…

Je peux dire que ce couple m’a paru concerné par la nécessité d’élever leur enfant dans la représentation de la différence des sexes, dans l’altérité et dans l’inscription dans une lignée, mais chaque clinique est particulière…

L’évolution de la Société à l’écoute des minorités sexuelles et de leurs droits va donc permettre l’homoparentalité, cette évolution est irréversible et rapide et la législation rendra définitif ce changement de mœurs. Le psychanalyste ne peut donner un avis moralisateur il n’a rien à dire au sujet de la norme, il ne peut qu’essayer de comprendre comment ces familles peuvent fonctionner et de les accompagner, mais ces demandes d’aide vers quels psychothérapeutes vont-elles se tourner ?

NOTES

Cliniques méditerranéennes : n° 65, les homosexualités aujourd’hui : un défi pour la psychanalyse. Érès.

Revue Française de Psychanalyse : Homosexualités. Janvier 2003 Tome LXVII

 

[1] Lacan J. (1975-1976). Le Sinthome, Publication hors commerce de L’association Freudienne p. 9

[2] Freud S. : Psychologie des masses et analyse du moi Œuvres complètes XVI PUF 1991

[3] Psychologie des masses et analyse du moi Œuvres complètes XVI PUF 1991

[4] Lacan J. Séminaire III : Les Psychoses, Paris, Seuil, p.198,199.

[5] Lacan J., Séminaire XX : Encore, Paris, Seuil, p 39.

[6] Melman C. L’homme sans gravité, Denoël. 2002

[7] Soler C. : Ce que Lacan disait des Femmes… In Progress Éditions du Champ Lacanien

[8] Roudinesco E. : La famille en désordre. Fayard.2002