Il y eut de multiples rencontres et influences entre psychanalyse et surréalisme, rencontres souvent biaisées, mêlées d’admiration autant que d’incompréhensions. Le surréalisme par ses audaces et malgré les échecs de ses ambitions révolutionnaires et ses revirements, influença si fortement son époque qu’il n’a pas fini d’imprégner la plupart des expressions littéraires, artistiques ou sociétales contemporaines. De son côté, la psychanalyse a pu parfois se croire hégémonique et malgré les farouches oppositions, elle a su rebondir et traverser le siècle grâce à Lacan. Et c’est avec la psychanalyse lacanienne qu’un dialogue riche peut encore se poursuivre aujourd’hui en interrogeant ces thèmes qui furent la préoccupation centrale du surréalisme ; les fondements du langage, les questions du sujet, du sens et l’hypothétique accès au réel, il en découle une clinique.
De Dada à l’Internationale Situationniste en passant par le lettrisme et considérant la position centrale du surréalisme, chacun de ces mouvements de pensée et d’expression aura eu avec la psychanalyse une relation d’attirance mêlée d’ambiguïtés largement réciproque et pourtant… Leur actualité toujours démontrable ne fait aucun doute pour nous et la psychanalyse en reçut elle-même les influences. Non avare de révolution, Mœbius oblige, elle est de ces mouvements, à notre avis, l’élément le plus radical, toujours neuf et toujours révolutionnaire
La sortie du livre de Christiane Lacôte-Destribats « En passant par Nadja » est venue à point nommé renforcer le projet de cette journée mêlant écriture, poésie, musique cinéma et psychanalyse.