POUR INTRODUIRE LES JOURNÉES DES 29 ET 30 OCTOBRE 2022
Je suis, tu es, il est…accro.
A l’alcool, au sexe, à la drogue, aux jeux vidéos, au pouvoir, à la roulette, aux séries télévisées, aux somnifères…
Derrière ce terme employé aujourd’hui à toutes les sauces, peut se cacher un maître autrement plus redoutable, l’addiction, générateur insatiable de jouissance autistique, « célibataire », qui même partagée n’a que faire de l’Autre.
La dépendance dont se plaignent certains n’est souvent que la petite sœur de l’addiction à laquelle elle emprunte nombre de traits sans posséder pour autant l’exigence implacable d’un quantum de jouissance à satisfaire d’urgence. Et déjà, il faut recommencer.
Une définition de l’addiction, en élargissant son champ sémantique, est celle que donne sobrement Baltasar Gracian: « Il y en a qui ne se sont soûlés qu’une fois mais elle leur a duré toute la vie. »
Que le sujet accro sache y faire, pour le meilleur et souvent pour le pire, avec son addiction ou qu’il cherche à s’en défaire en adressant une demande d’écoute, d’aide ou de soins à quelques autres, ne l’empêche pas d’être celui chez qui, un jour, l’amour et le désir se sont perdus ensemble au profit exclusif d’une emprise sans merci.
-Je donne ma vie à l’addiction, personne ne me la ravit, j’en fais moi-même le sacrifice, irréméable.
Soit l’envers insu de la « liberté libre » chère à Arthur rimbaud.