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olivier lenoir / Faits de langage

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Faits de langage, effets de langage nous sommes, c’est bien là notre seule certitude :

Parlêtres nous sommes !

Nos métiers, notre pratique, notre éthique mettent en avant la parole dont nous avons appris à la suite de nombre d’auteurs et d’une déjà longue histoire de la psychanalyse qu’elle est constitutive de notre être, rien de moins, rien d’autre dans toute son ambiguïté et sa fragilité :

Parlêtres nous sommes !

A l’encontre de la polysémie du signifiant, le dit signifiant maître, le S1 revendiqué n’a d’opératoire que pour un sujet, il n’a d’universel que sa place, dans l’énoncé de ce sujet dans la cure, dans le transfert.

Cependant, dans un monde désormais fragmenté, éclaté où chacun s’attribue la prétention radicale d’une monosémie fantasmée, un Dieu unique qui nous gouvernerait, un sens unique obligé pour tous, le S1 de l’un deviendrait le S1 du groupe y faisant allégeance annihilant toute différence. Le supposé dialogue est trop vite rompu.

C’est alors le monde acté, instantané des réseaux : pas droit à l’erreur, pas droit même à la réflexion, la parole est gravée dans le marbre du net et prend valeur de « communiqué » : comme unique et seule référence qu’en temps de guerre savent faire les armées comme sait le faire un gouvernement, une instance d’autorité jusques au cœur de nos institutions (même psychanalytiques, oui-oui). Plus de polysémie, mais il ne s’agit plus ici du sujet de la cure, c’est un sujet tyrannique, c’est l’Autre méchant qui vocifère !

Et pourtant : Parlêtres nous sommes et nous revendiquons toujours la tentative d’un dialogue.