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Jean-Louis Chassaing – Dans quelle mesure la science reste-t-elle un modèle pour l’éthique et la politique ?

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Dans le titre il y a au moins, au moins, trois questions en une ! Les relations de la science avec l’éthique, celles de la politique avec l’éthique et celles de la science avec la politique. Sans compter peut-être une quatrième à savoir l’ensemble !!!

Je ne suis pas sûr de donner « la bonne mesure », d’autant que le temps lui est mesuré. Ce sera la mienne, à ma mesure ! Dans ce séminaire Lacan évoque « la mesure de notre action » qui est, non pas de ramener la psychanalyse à un commun dénominateur, à une « commune mesure », mais à prendre en compte « le rû où se situe du désir » 1. Je vais essayer comme on dit de faire… la part des choses. On pourrait à la question donner des réponses « simples ».

I.

* Dans la leçon du 20 janvier 1960, Lacan s’inquiète de « l’ombre agitée d’une certaine arme incroyable, d’une certaine arme absolue […] suspendue au-dessus de nos têtes… une arme qui pourrait vraiment mettre en cause la planète elle même comme support de l’humanité ». Il poursuit : « En somme il suffit que vous vous portiez à cette chose.

Peut-être un peu plus présentifiéepour nous par les progrès du savoir qu’il n’a jamais pu l’être dans l’imagination des hommes qui n’a pourtant pas manqué d’en jouer… 2 Quelques 3 semaines plus tard, le13 février (1960) explosait dans le Sahara “Gerboise bleue”, la première bombe atomique de la France (sous la présidence du Général De Gaulle). Le philosophe Michel Serres disait quant à lui que les bombes lâchées en 1945 sur Hiroshima et Nagasaki “ont coupé l’Histoire en deux”. Ceci dans un article d’Etienne Klein dans la revue “Etudes” de septembre 2019. Mais la question était posée : “est-ce la science qui est thanatique ?” On pourrait reprendre cette Histoire complexe du “projet Manhattan” auquel ont participé des scientifiques, aboutissant avant (?) l’horreur à l’essai de “Trinity” en juillet 45 au-dessus du Nouveau Mexique. La soi-disant “participation” d’Einstein au projet fut très parallèle et minime, puis retirée, son “entrainement” s’étant produit par l’avertissement d’un jeune collègue hongrois de la préparation par l’état nazi d’une arme nucléaire.

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