Contributions

Marie Odile Fievet Catuti – Mort création acte analytique

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AEFL Séminaire de psychanalyse 2009-2010

Il est important de noter que ce n’était pas un besoin impérieux d’exprimer quoi que ce soit, je n’avais rien à dire. On croit souvent que l’artiste tente de dire quelque chose à travers son œuvre et on le presse parfois de s’en expliquer. Et assez fréquemment, l’artiste est ennuyé devant une question pour laquelle il n’a pas de réponse et si on le laisse parler il vous dit souvent « c’est l’œuvre qui me parle ou l’œuvre qui me fait, plus que je la fais ». Dans mon expérience aussi, c’est ce travail d’écriture graphique qui a modelé une Marie Odile différente. La création serait plutôt de l’ordre de la topologie, une nécessité d’accorder le dedans et le dehors, d’harmoniser quelque chose, de mettre en résonance intime et l’extime qui étaient discordants.

Le contexte

J’ai choisi pour vous parler de notre sujet de travail « mort création et acte analytique » de partir d’une expérience personnelle. Il s’agit d’un cancer que j’ai développé en 97. Pendant la longue période de convalescence qui a suivi une opération importante (ablation du colon) et une chimiothérapie qui a duré plus d’un an j’ai écrit et dessiné ce qui a fini par composer un recueil. je réalise dans l’après coup à quel point ce travail de création artistique a été un élément essentiel dans le processus de guérison. C’est pourquoi il m’a semblé intéressant, pour notre sujet de travail, d’interroger cette expérience et de l’articuler avec les derniers séminaires de Lacan pour tenter d’en dégager quelques grandes lignes. Ce travail d’écriture et de dessin s’est imposé à moi. Une amie venue me rendre visite me demande ce qui me ferait plaisir et je m’entends lui répondre : « du papier et des crayons ». Et dès que j’ai eu ce matériel en mains, un texte et un dessin s’imposaient simultanément, l’un ne venant pas sans l’autre, même si parfois l’un précédait.

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