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Valentin NUSINOVICI – névrose hystérique névrose obsessionnelle

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Je dois vous parler de la névrose hystérique et de la névrose obsessionnelle. Le terme de « névrose » tel que nous l’employons est un diminutif pour désigner ce que Freud a d’abord nommé « névrose de défense » et puis « névrose de transfert ». C’est le cas de l’hystérie et de la névrose obsessionnelle, il y a aussi des névroses dites « actuelles » qui ne sont pas des névroses de transfert. Donc, névrose hystérique, névrose obsessionnelle, c’est de la clinique freudienne, de la psychopathologie analytique, la preuve c’est qu’une classification psychiatrique comme le DSM qui règne dans le domaine de la psychiatrie, et qui se veut a-théorique, a éliminé le terme de névrose pour se centrer sur des symptômes ou des syndromes. On peut dire qu’il y a deux névroses de transfert, mais on peut dire aussi que ce sont les deux versants de la névrose, car il y a une unité de la névrose, comme il y a une unité de la psychose. Freud disait qu’il y a une couche de symptômes hystériques dans la névrose obsessionnelle ; il disait aussi que la névrose obsessionnelle est un dialecte de l’hystérie. Hystérie et névrose obsessionnelle s’opposent sur la plupart des points. Melman dit qu’elles sont « antipathiques », ce qui n’empêche pas leurs représentants, plus souvent une femme pour l’hystérie, plus souvent un homme pour la névrose obsessionnelle, de se mettre en couple, avec toutes les complications qui s’en suivent. J’ai dit l’hystérie plus souvent une femme, la névrose obsessionnelle plus souvent un homme, c’est loin d’être absolu, la détermination ne se fait pas simplement par le sexe anatomique, et ceci souligne qu’il y a un « choix de la névrose », expression freudienne. Dire qu’il y a un choix de la névrose revient à dire qu’on en est responsable, bien que ce soit un choix inconscient, on est responsable de ses symptômes et de sa névrose.

L’HYSTÉRIE

 L’hystérie est très anciennement connue. On a des papyrus égyptiens qui datent de deux millénaires avant Jésus Christ, qui décrivent des cas, certes pas de façon approfondie, mais où on put reconnaître le polymorphisme des symptômes, leur variabilité, il s’agit de femmes qui souffrent de divers maux, qui sont alitées… Je vais dire un mot des égyptiens et des grecs. Ce qui est très intéressant à considérer, c’est que leurs tentatives de comprendre, de théoriser l’hystérie, et leurs tentatives de la traiter, quelle que soit la simplicité de leur savoir médical – il pourrait nous faire sourire, ce qui serait idiot – ces tentatives sont intelligentes. Et malgré les immenses progrès scientifiques accomplis depuis, la conception courante de l’hystérie et la réponse médicale qu’on lui apporte sont restées fondamentalement semblables. Charles Melman disait à propos de l’hystérie que son histoire est arrêtée. Je vais essayer de vous l’illustrer. Les égyptiens attribuaient l’hystérie – je ne sais pas comment ils la nommaient – au déplacement de la matrice, se déplaçant elle viendrait comprimer telle ou telle partie du corps, façon élégante de rendre compte de la variabilité des symptômes, à un moment il y a un symptôme ici, à un autre c’est là, puisque l’utérus se balade. Et le traitement est logique : le faire revenir à sa place !

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