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Nora Lomelet – Le cinéma : Un bienfait pour la folie

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Fous de pouvoir, fous de guerre, fous de Dieu, fous d’amour, fous burlesques, la folie habite les films.

De Buñuel à Kubrick en passant par Hitchcock, Lars Von Trier, David Lynch, Chaplin ou Jerry Lewis, le cinéma provoque une remise en question de notre propre normalité, et comme la frontière reste toujours mince et poreuse, les fous intéressent réalisateurs et spectateurs. Il y a toujours plus fou que soit, nous sommes toujours le fou d’un autre qui s’estime moins fou que nous… L’autre m’offre un miroir dans lequel, et par le biais rassurant d’une œuvre d’art, je peux, spectateur, me confronter à la différence, à la complémentarité, à l’identification. Grâce à ce reflet, et à condition qu’on ne se moque pas trop de lui, le spectateur n’est plus limité à un simple regard, il devient aussi un sujet en réflexion, dans un mouvement d’ébullition. Si les arts en général ont approché la folie, le cinéma du fait de sa proximité avec un large public, à profondément transformé le rapport que nous entretenions avec elle, en faisant bouger les lignes, les frontières entre folie et normalité, le citoyen lambda ne peut plus ignorer ce fait que ces deux modalités, folie et humanité sont intrinsèquement nouées.

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