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Wilhelm Reich s’installe en 1930 à Berlin. Il s’inscrit et milite au sein du parti communiste allemand (KPD).
Rien qu’à lui seul le Mouvement des Jeunes communistes compte 40000 membres.
Reich entend se consacrer à ce qu’il appelle « le travail de politique sexuelle à la base) » Il fonde l’Association allemande pour une politique sexuelle prolétarienne (SEXPOL) qu’il inscrit dans une perspective politique et révolutionnaire « lutte anticapitaliste rationnelle », précise-t-il. Le psychanalyste mène alors à la base, dans les quartiers populaires et parmi les jeunes une active action d’information. Il publie « La lutte sexuelle des jeunes » et, contre les instance du Parti qui commence à s’inquiéter de Reich, il fonde sa propre maison d’édition « Edition politique sexuelle). A « La lutte sexuelle des jeunes » vient s’ajouter « L’irruption de la morale sexuelle » ainsi qu’une brochure sur la sexualité infantile destinée aux enfants « Le triangle de craie » et une autre intitulée « Quand ton enfant te questionnera » à l’usage des mères. Freud, lui, dans « Malaise dans la civilisation » propose une morale, pas une révolution. Il écrit : « Les deux points principaux des programmes pédagogiques actuels ne sont-ils pas de retarder le développement sexuel de l’enfant et de le soumettre de bonne heure à l’influence de la religion. Quand l’enfant accède à la pensée les doctrines religieuses sont déjà devenues pour lui inattaquables ». Au sein du KPD une campagne de dénigrement dirigée contre Reich se met en place. Elle aboutira – staliniens de tous les pays unissez-vous – à l’exclusion de Reich du parti communiste Danois, Danemark où Reich s’était rendu après l’incendie du Reichstag en 1933. Le motif de cette exclusion est le soi-disant comportement hostile et anticommuniste de Reich : publication d’un livre au contenu contrerévolutionnaire et ouverture d’une maison d’édition sans l’accord – c’est-à-dire le contrôle du Parti. Les pratiques inquisitoriales des communistes staliniens, la haine meurtrière de tout ce qui diffère et revendique joie et liberté, le mélange de dogmatisme rigide, de mysticisme et d’irrationalité – tous ces traits auxquels Reich fut confronté, il les appelle à juste titre « facisme rouge » dont il fait une variante historico-politique de la « peste émotionnelle » partout répandue et pas seulement chez les communiste et pas seulement en 1930.