Contributions

Roland Chemama – Traumatismes d’hier, traumatismes d’aujourd’hui

1.2kviews

14 janvier 2017

Roland Chemama

Ce titre, je l’avais choisi avant de commencer à préparer vraiment cette intervention Je ne suis pas sûr d’en être très content, mais j’espère qu’il va s’éclairer peu à peu. Je vais en tout cas repartir du point où j’en étais la dernière fois.

Lors de la discussion de mon intervention, la dernière fois, je vous ai parlé du rêve d’un analysant, un analysant qu’aujourd’hui j’appellerai Pierre. Le récit de ce rêve mettait en scène des individus qui pénétraient chez lui, qui ne disaient rien, et Pierre, qui tentait de parler de ce qu’il éprouvait dans son rêve, disait qu’il ne savait pas trop – c’était une question présente dans le rêve manifeste lui même – il ne savait pas trop si ce qui prédominait pour lui c’était l’impression d’être face à une énigme, l’énigme de savoir ce que ces hommes lui voulaient, ou bien si ne prédominait pas plutôt une réelle inquiétude, une peur liée à la certitude que ces hommes lui voulaient du mal.

Ce qui l’amène à évoquer cette dimension, ce qui l’amène peut-être, dans un premier temps, à la privilégier, c’est un reste diurne auquel se rattache son rêve. Il se trouve qu’avant de se coucher, la nuit du rêve, il a été confronté à des récits d’exaction djihadistes. Ainsi Pierre ne croit pas possible que ce rêve, fait dans les heures qui ont suivi, soit sans rapport avec le sentiment d’horreur qui l’envahit dans ces circonstances. Néanmoins il maintient, comme je vous l’ai dit, les deux dimensions : peur, mais aussi énigme. Eh bien les choses, assez souvent, dans les analyses que nous conduisons aujourd’hui, peuvent basculer dans un sens ou dans un autre. Plutôt qu’une topologie cela évoque pour moi une topographie sommaire, une ligne de crête, et on peut glisser d’un côté ou d’un autre.

Lire la publication complète