Jean-Pierre Winter – Quelle transmission pour la psychanalyse ?
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Je vais essayer de vous parler de la transmission de la psychanalyse, sur un mode qui je l’espère sera moins théorique, ou désaffecté, qu’il ne l’est d’habitude. Et donc pour cela j’ai préféré, j’ai choisi de vous parler, d’une certaine façon de comment la psychanalyse m’a été transmise à moi.
Quitte à ce que ça soit ensuite entendu comme un premier pas vers une théorisation, mais la théorisation ça pose un problème que Lacan soulève déjà dans le Séminaire « Encore », dès le début, quand il dit qu’un écrit — et quand il y a théorisation il y a écrit — qu’un écrit n’est pas à comprendre, il est à déchiffrer. Et ça, c’est quelque chose que beau- coup de gens ont retenu, mais on oublie la suite de son propos, parce qu’il parle là très précisé- ment de l’écrit psychanalytique. Puisqu’il fait référence justement à son œuvre, en disant « ce n’est pas grave que vous ne me compreniez pas, vous comprendrez plus tard ». Il fait allusion aussi à ceci qui me paraît très important, et qui est sûrement une source de desséchement dans la transmission de la psychanalyse depuis un certain nombre d’années, il fait allusion au fait qu’il n’y a aucune preuve, mais vraiment aucune preuve que ce qu’on écrit, de la psychanalyse, ait le moindre rapport, quelle que soit la théorie, ait le moindre rapport avec la pratique.