HomeContributionsCHRISTIANE LACÔTE-DESTRIBATS – Le refoulement hystérique, loin d’être conformiste, ne serait-il pas subversif ?
CHRISTIANE LACÔTE-DESTRIBATS – Le refoulement hystérique, loin d’être conformiste, ne serait-il pas subversif ?
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L’an dernier, j’ai commencé à explorer les liens entre la poésie, celle de Virgile, et le pouvoir, celui d’Auguste. Avec le livre de Hermann Broch, La mort de Virgile. Ce faisant, nous avions pu observer les tours et détours de la poésie épique qui se posait comme fondatrice de la légitimité d’un pouvoir, et de l’amour et de la haine surgis entre le poète et l’empereur au moment où le poète voulait, selon la légende, brûler l’Enéide.
J’ai pu poser ensuite quelques questions sur ce qui s’inscrit dans ces deux champs, le poétique et le politique et, posant la question de l’inscription, j’ai posé repris celle du parricide sur laquelle Platon prenait une position radicale, contestée aujourd’hui par Derrida. Les écrits n’ont personne pour les défendre, disait Platon, ils sont sans père et sans doute, de cela, dévalués. Derrida ouvre autrement cette question pour une réflexion sur la trace et l’inscription qui intéresse le psychanalyste, même s’il est en désaccord sur certaines implications.
Comment cela ?
Le psychanalyste s’interroge aussi sur l’inscription de ce qui se trouve dans une cure. Quelle est-elle ?
On pourrait dire que ce qui s’inscrit, dans la surprise d’une trouvaille -rappelons le jeu de mots de Lacan, sur ce qui fait alors trouage dans la suite du discours cour-courant, adressé cependant à l’analyste – c’est toujours quelque chose qui met soudain en rapport une parole et une structure. Ou encore une hypothèse de structure qui se confirme peu à peu à travers la singularité d’une histoire. Car ce n’est pas contradictoire.
Ce qui peut s’inscrire alors, c’est quelque chose qui révèle et pose la logique d’un fantasme, mais qui, du même coup, révèle aussi que nous n’avons que cela, le fantasme pour jouir, jouir d’un monde. C’est lui qui fait apparaître que son organisation nous sauve de l’insensé des lettres qui nous constituent comme sujet.
La question du politique posée par l’inconscient lui-même peut se formuler de diverses façons. La mienne se pose par rapport à cet insensé. Comment cela s’articule-t-il avec la question de ce qui fait lien entre les hommes ?