Gérard Pommier / La « chute du père » est-elle le moteur de l’histoire ?
Texte à retrouver dans le numéro La psychanalyse et les mondes contemporains pages 59 à 66. Dans la revue Figures de la psychanalyse 2015/2 n° 30 Illustration Le Caravage – Le sacrifice d’Isaac, 1603, Musée des Offices, Florence.
Le titre de cet article paraît bien ambitieux. Il garde pourtant des proportions raisonnables tant qu’il s’agit de l’histoire individuelle. Mais il s’agit de plus d’examiner si l’on peut comparer l’histoire individuelle et l’Histoire tout court. L’histoire de chaque sujet, centrée sur le parricide de l’Œdipe, répète-t-elle celle de l’humanité initiée par le meurtre du père de Totem et tabou, c’est-à-dire une « chute du père » initiale ? Dans les deux cas, qu’il soit minuscule ou majuscule, le H de l’histoire coupe la tête du père et s’appuie sur un parallèle de la phylogenèse et de l’ontogenèse. Le meurtre et l’émasculation de Chronos ou le sacrifice d’Abraham initient le temps historique. Nul ne parle jamais du « sacrifice d’Isaac », mais de celui de son père. Car le père ne fait pas la Loi ; c’est la culpabilité de son meurtre qui s’en charge, selon l’éthique individuelle et solitaire du fils. Pourquoi donc maintenant cette chute du père ? Pourquoi y a-t-il un désir parricide, sinon à cause de la violence incestueuse qui est prêtée au père ? C’est une conséquence du « désir du père », expression très ambiguë, car elle peut se lire dans deux sens à cause de la vectorisation double du génitif : il s’agit ou bien du désir de l’enfant pour le père, ou bien le contraire. C’est une ambiguïté qui ressemble fort à celle de ce fameux « sacrifice d’Abraham » ! (On ignore qui sacrifie qui).
On mesure donc à quel point ce « désir incestueux du père » peut être mal compris. Car il est exceptionnel que le « désir du père » pour son enfant ne soit pas refoulé. En revanche, il est universel que les enfants aient un désir incestueux pour leur père, corrélatif du fantasme de séduction des filles comme des garçons. Mais comme cet inceste rêvé les tuerait, ils préfèrent fantasmer un parricide, proportionnel à leur propre désir : c’est le moment où Thanatos double Éros. Il faut souligner qu’un désir puissant de l’enfant pour le père précède le vœu parricide. Sinon on ne comprendrait pas la culpabilité qui s’ensuit, ni que le désir soit à ce point embourbé dans la culpabilité ni que l’amour du père prenne une importance si phénoménale dans la culture. On a l’impression ensuite qu’il existerait une « Loi de l’interdit de l’inceste » quasi naturelle, alors que c’est une conséquence de l’angoisse incestueuse qui accompagne le désir. Le meurtre de Chronos est le principe du début du temps : le chronomètre sur lequel s’égrènent ensuite les secondes, dans l’espoir d’une rédemption. Si cet espoir tombe, le temps s’arrête aussi. Sans le tic-tac de cette montre, nous ignorerions l’heure qu’il est : regardons-la !
Cette chute du père a dynamisé le progrès, d’abord avec cette première spiritualisation du père que fut le totémisme. Mais ce père en bois bougeait encore, il avait trop d’Esprit toujours trop menaçant. Et quand ce fut trop, ce fut trop : ses idoles elles-mêmes furent détruites. Ce fut l’avènement du monothéisme, avec son Dieu sans image et sans nom qui mit en scène un parricide à la puissance deux. L’histoire ne s’arrêta pas là : ce Dieu fut toujours plus spiritualisé, supplanté depuis Descartes et toujours plus vite, par un athéisme pratique. Même ceux dont les habitudes quotidiennes prorogent une religiosité identitaire vivent dans une sorte d’athéisme pratique : dès qu’ils prennent un cachet d’aspirine, la causalité du mal cesse d’être divine[1].
Les moyens de spiritualisation du père, de symbolisation, ont changé avec le temps : le « symbolique » évolue, ses formes varient selon les époques. Depuis les débuts de l’humanité, le père n’en finit pas de chuter. Le Christ au Jardin des Oliviers reprochait déjà à son père de l’avoir abandonné. Dans ses Odes, le romain Horace affirmait dès le Ier siècle après Jésus-Christ : « La génération de nos pères, qui valaient moins que nos aïeux, a fait naître en nous des fils plus méchants, qui vont donner le jour à une génération plus mauvaise encore[2]. » De même, Jeanne d’Arc se plaignit de la faiblesse du Roi. Et l’on n’en finirait pas d’accumuler les écrits littéraires, sociologiques, ou anthropologiques qui s’alarment de la chute ou de la faiblesse des pères, qui ne seraient plus ce qu’ils furent. Dans un article retentissant, Durkheim lui-même vit dans la dissolution de la famille moderne le motif de l’accroissement des suicides. C’était seulement ignorer que les familles n’étaient pas plus structurées au Moyen Âge qu’aujourd’hui (à part celles des féodaux). Les pères s’en allaient à l’aventure au moment des famines, qui frappaient presque tous les ans. Les orphelinats étaient pleins, de même que les monastères. C’était ignorer que du temps des Lumières, les grandes villes comptaient déjà une bonne proportion de familles monoparentales à la charge des mères, et que la prostitution était le choix forcé des filles sans dot pour le monastère.
Malgré les preuves contraires apportées par l’anthropologie et les statistiques, le père de famille n’est pas plus absent à notre époque que dans les siècles précédents. Pourtant les plaintes concernant l’absence supposée des pères dans la modernité sont devenues assourdissantes, comme si la société était désormais en pleine dissolution et le « symbolique » en voie d’effondrement[3]. Mais ce n’est pas tant le père qui chute à notre époque. Il tombe aujourd’hui à la même vitesse de croisière que d’habitude : c’est la routine ! La chute contemporaine vraiment spectaculaire est plutôt celle du patriarcat : c’est-à-dire le déclin d’une domination des fils qui se prennent pour des pères… au Nom du Père qu’ils ont eux-mêmes éternisé.
Au nom de ce symbolique de mascarade, le patriarcat a roulé des millénaires durant sous le signe d’une identification des hommes au père mort. Voilà une identification peu divertissante et plutôt propre à tuer le désir, puisque ce père est voué à la mort et à la castration : ce destin promis rendit les pères du patriarcat violents et oppressifs à l’égard de leurs enfants. Ce sacrifice leur donna une vision pessimiste, reconnaissable au ton apocalyptique de leurs harangues et de leurs écrits, qui promettent à la jeunesse le pire et à l’humanité une catastrophe imminente. Jusqu’à aujourd’hui, les pères Fouettards s’indignent que les fils ne se refusent rien, et cherchent à profiter de la vie. C’est « la jouissance illimitée » à laquelle la Patria potestas s’est toujours fait un devoir de mettre bon ordre ! Pourtant, si la jeunesse profitait tant que ça de la vie, cela se saurait ! Certaines de ces dénonciations de la jouissance en imputent la faute à une société de consommation débridée qui non seulement mettrait une abondance de biens à la portée de chacun (ce qui est déjà fort éloigné de la réalité), mais qui, de plus, serait désormais « hors symbolique », et aurait rompu les amarres sacrées des sociétés qui vécurent sous hypnose religieuse. Si c’était le cas, serait-ce vraiment une horreur de jouir un peu de la vie ? Et depuis quand le capitalisme mondialisé serait-il « hors symbolique » ? Il répond au contraire aux commandements théologico-politiques d’un luthérianisme hautement patriarcal. La richesse y est le signe que la Cité de Dieu est en passe de s’installer sur Terre, et la sacro-sainte concurrence trace une ligne de démarcation entre les Élus et les Damnés. L’homme de Bien ne jouit pas forcément de sa richesse, mais il aime voir écrit sur chacun de ses dollars : In God We Trust.
La dénonciation de la jouissance est là aussi au service d’un désir mauvais du père : sa haine contre les nouvelles générations cherche à se justifier — prétendument au nom du « symbolique » qui pourtant ne concerne que le mode de spiritualisation actuel du père à chaque époque. La « symbolisation » a une forme variable, qui cherche la réponse d’une seule question : comment métaphoriser le parricide ? Les différentes formes de névroses correspondent à de telles variations de la métaphorisation du parricide : elles diffèrent selon qu’elles utilisent un animal phobique, le doute obsessionnel, ou bien l’affrontement de la crise hystérique. Cette dernière apporte d’ailleurs la preuve increvable du vœu parricide au féminin. Le symbolique n’a rien de pacifique : il cherche la rupture. Loin de la lourdeur répressive qui lui est prêtée, son geste a la brusque légèreté de la révolte. Impossible de se fier à un « symbolique » qui tiendrait le coup et cesserait de tomber sans fin vers l’avant, selon ce qui donne son mouvement à l’histoire, sur la brèche ouverte d’une révolution sans fin. Ce manque de consistance du symbolique est coextensif à ce féminin que la carotte paternelle séduit peut-être, mais sans le faire avancer ! Voilà le moteur anti-culturel de la culture, l’objection faite au désir du père jusqu’à ce qu’il soit une nouvelle fois collé au poteau, comme il le fut au dernier jour d’Eden (c’est-à-dire encore une fois aujourd’hui). Les symboles du fantasme parricide tiennent leur promesse un certain temps… jusqu’à ce que d’autres les remplacent : ce mouvement donne au « symbolique » sa souplesse, relative à chaque époque. Le symbolique n’est qu’une affaire de mode, qui en est la plus gracieuse illustration.
Non seulement la chute du père est le moteur du progrès culturel, mais une absence de chute du père ferait — au contraire — le lit de la psychose collective, et le fascisme d’une période historique. Regardez l’amour du Père, la Vatersehnsucht qui fanatisa les foules allemandes, italiennes, espagnoles. Faut-il voir dans ces manifestations les exemples d’un « symbolique » enfin à la hauteur ? Aujourd’hui la symbolisation est devenue un travail individuel plus civilisé, après des millénaires de sauvagerie collective, d’inquisition, de lapidation des femmes. La psychanalyse n’est-elle pas un bel exemple de cette symbolisation qui est moins une imposition culturelle que du sur-mesure et du cousu main ?
Le déclin du patriarcat ne signifie pas celui de « la loi » ni une perversion généralisée. Il dégonfle seulement sa répression, en espérant qu’une autre ne va pas la remplacer ! Comme l’écrit Judith Butler : « Le corps libéré du carcan de la Loi paternelle pourrait s’avérer n’être qu’une autre incarnation de cette Loi passant pour subversive, mais qui permet la reproduction et la prolifération de la Loi. » Comme le « Symbolique », la « culture » meurt et se renouvelle en propulsant le progrès. Son avancée précède parfois de loin les bouleversements politiques et les décisions du législateur. La culture progresse derrière l’écran de fumée de son malaise, qui annonce les changements. Elle actualise par étapes le désir inconscient : personne ne remarque rien, tout semble naturel, et puis, d’un coup, un pas nouveau s’impose, comme si une sorte de fantôme déjà présent se matérialisait. Le « Droit divin » d’un Roi apparaît brusquement comme une imposture. Le droit de vote des femmes devient une nécessité évidente. La culture stationne, puis elle avance en même temps que l’inconscient s’actualise.
Car « l’inconscient » n’est une affaire privée que pour une partie de ses manifestations, ou plus exactement chaque inconscience individuelle s’appuie pour son refoulement sur une représentation projetée, socialisée de ses invariants. Elle se projette sur un écran actuel des religions et des croyances pour faire son cinéma — et elle se choisit le représentant politique qui s’en prévaut. Elle se modifie selon les idéaux d’époque. Par exemple, depuis une trentaine d’années, la clé de voûte du Code civil n’est plus le parricide — qui était considéré comme le crime suprême dans le Code Napoléon —, c’est maintenant le crime contre l’humanité (c’est-à-dire contre les frères). Ces « projections » sociales partagées cimentent un lien fraternel, et proposent une forme de traitement politique de la névrose individuelle. Par exemple encore, les phobies sont des angoisses subjectives pourtant intimes, mais elles n’ont pas bénéficié du même traitement à Rome, où il fallait accumuler de petits sacrifices propitiatoires contre les « miasmes » à longueur de journée, et dans notre modernité mise sous tension écologique et étiquetée « bio ».
Cette actualisation au jour le jour du « symbolique » ne suivit jamais qu’un seul fil : celui de la chute du père. Mais plus les fils le firent tomber, plus on le vit rebondir aux cieux tout là-haut, propulsé par le ressort de leur culpabilité, toujours plus adoré, tandis que sur terre sa fille pâtissait d’un traitement ambivalent, jamais tant aimée que pour être maltraitée. Dans l’Antiquité, les femmes — mineures dans leurs familles — étaient des déesses au panthéon. En revanche, après l’épuration monothéiste et sous l’empire du Dieu unique, le statut du féminin empira lui aussi. Empire contre en pire : une fois le père envoyé aux cieux pour sa menace de féminisation, ce n’était pas pour supporter sur terre la cause de son désir : la femme… ou l’homme efféminé. De même que le père fut totémisé, puis envoyé aux cieux, de même le vœu que la femme n’existe pas fut proportionnel au désir tout court, au désir pris de court, qui se prenait lui-même comme cible, comme si faire souffrir la cause du désir allait soigner son Mal. D’une pierre, deux coups : le père fut envoyé aux cieux et le féminin rejeté, puisque la cause du parricide est l’angoisse de castration (de féminisation). La culpabilité par rapport au premier engendra une demande de pardon, alors que la seconde causait le désir… mais un désir coupable ! Cette proximité de la culpabilité et du désir fit de la femme une incarnation du péché. N’eût été le refoulement, le vœu parricide aurait dû apparaître comme le mal originaire. Mais comme sa cause était l’angoisse de féminisation, le coup fut franchement retourné contre la femme. L’ambivalence à l’égard du féminin a battu à contretemps de celle à l’égard du père. Tant que la culpabilité à son égard fut la plus forte, le féminin fut réprimé. Et au fur et à mesure que la croyance religieuse s’amenuisa, le féminin releva la tête.
Galilée explora les cieux de sa lunette et n’y vit l’ombre d’aucun Dieu. Il remarqua que les astres étaient régis par des lois que les hommes pouvaient calculer. Dieu ne savait pas résoudre une équation mieux qu’un mathématicien. Il n’en fallut pas plus pour que le monde se clive en deux, entre la nuit des fantasmes et le jour du mesurable. Descartes écrivit la philosophie de ce parcours sidéral, qui ne laissa plus à Dieu que la place raisonnable d’une cause dernière. Et René lui retira ainsi — en un seul geste ! — ses attributs de monstre œdipien coupeur de bourses. C’en était fini de la légitimation divine du patriarcat, sous l’empire duquel les fils se prenaient pour des pères — au nom du père mort qu’ils avaient eux-mêmes chassé au fond des cieux : comment auraient-ils pu continuer à commander les femmes, au prétexte de leur faire subir le destin auquel ils venaient d’échapper ? Si le ciel était vide, comme Galilée venait de le montrer, les hommes se retrouvaient brusquement nus… sans pouvoir se refiler les habits de papa, devenus trop petits. Une fois les cieux crevés, cela ne fut plus qu’une question de temps. Du temps, encore du temps, trop long. Il arrive que les cieux se referment : alors il fait moins beau.
Mais qui pourrait arrêter ce mouvement ? Dès le premier jour, une femme tendit à Adam le fruit du Savoir. Au dernier jour, le même Savoir devrait la libérer. Ève fut une révolutionnaire ésotérique : si le Dieu paternel s’évanouit au fond de l’univers, c’est bien justement grâce au fruit de la connaissance ! Le fruit défendu de la science a surclassé la causalité divine. Casse-toi donc la figure, maudit Papa ! La chute du patriarcat s’est amorcée lorsque les Lumières de la Science commencèrent à briller, et elle persévéra en s’accélérant. L’Esprit des Lumières fit reculer la religion, et réduisit la légitimité du patriarcat qui, montrant du doigt les cieux, s’horrifiait du scandale féminin sur terre. Aujourd’hui, au fur et à mesure que la crédibilité des religions s’effrite, cette haine perd sa légitimité divine.
Les différentes sortes d’intégrismes modernes ne ressemblent plus à la foi du passé. Elles cherchent à préserver les prérogatives d’un patriarcat en déclin, en s’horrifiant de la chute du père. Pourtant ce père, sous des formes beaucoup plus sympathiques et moins répressives qu’autrefois, se porte bien, ou plutôt aussi bien qu’un père peut se porter, lui qui n’est après tout qu’un fils. Ces intégrismes ont des caractéristiques communes parmi lesquelles le recours à un Livre unique, la haine de la science, celle du féminin, et une dénonciation vraiment naïve de la jouissance, comme s’il fallait seulement souffrir dans notre vallée de larmes. Ces caractéristiques intégristes se retrouvent dans toutes sortes de religions, et il faut bien l’avouer, aussi dans toutes les tendances de la psychanalyse. La haine de la modernité et la dénonciation de la science attirent en particulier l’attention, car c’est une croyance si évidemment contredite par les bienfaits qu’elles apportent dans la vie quotidienne. Des dénonciations très sophistiquées n’argumentent plus au nom de l’Âme et du Salut, mais au prétexte que la science engendrerait une « forclusion du sujet ». Mais, enfin, ce sont les équations mathématiques qui ne comportent pas de sujet, et nullement le mathématicien ni l’utilisateur de ces équations ! Après tout, n’importe quelle phrase dénotative, objective, exclut-elle aussi le sujet, afin de prétendre ainsi à un statut universel. La linguistique de Saussure, elle aussi, forclôt le sujet. Et c’est une caractéristique du structuralisme en général de procéder à la même forclusion. Seul le structuralisme de la psychanalyse a su maintenir dans ses droits le sujet divisé.
Toutes ces arguties contre la science ou contre la féminité menacée d’être exclue du symbolique méritent sans doute un débat. Mais ne cherchent-elles pas surtout à maintenir en selle un pouvoir qui risque bien d’être sous peu déposé ? Le patriarcat est légitimé toujours plus difficilement au nom d’un père éternisé. C’est seulement lui qui aujourd’hui est en perte de vitesse. Il a toujours porté en lui le germe de sa propre fin, puisque le phœnix paternel renaît de ses cendres à l’instant où elles finissent de brûler. C’est le progrès ! De proche en proche, la dégringolade du père s’est poursuivie et sa menace incestueuse fut repoussée jusqu’au fond des cieux. L’histoire a amplifié toujours plus cette spiritualisation : du totémisme au polythéisme, puis au monothéisme, de sorte que le père a fini par se dissoudre dans le trou noir de l’athéisme, lâchant enfin sa proie féminine. Le déclin du patriarcat — et non celui du père — a ouvert la voie d’une libération des femmes qui a progressé au fur et à mesure que les Lumières montrèrent l’inexistence de Dieu — et non celle de la Femme. Avec sa lunette, Galilée n’aperçut aucun Dieu dans les espaces intersidéraux. En revanche — et sans lunette ! — il fut sûrement ébloui par la grâce féminine qui, pour briller moins que les astres, ne fut pas pour rien dans son désir de savoir : de croquer la pomme, en somme.
[1] Certains intégristes religieux ne se soignent pas, ou ne reconnaissent pas la théorie de Darwin.
[2] Aetas parentum, pejor avis, tulit/Nos nequiores — mox daturos/Progenium vitiosiorem.
[3] Cf. M. Zafiropoulos, Du Père mort au déclin du père de famille. Où va la psychanalyse ?, Paris, Puf, 2014