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Patrick Valas / LE TRANSFERT N’EST PAS UN MOYEN, C’EST UN RÉSULTAT

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Texte publié sur le site Patrick Valas
Image Les Amants (1525) – Auteur Guilo Romano(1499-1546) – Domaine Public

Le transfert n’est pas un moyen mais un résultat, contrairement à ce que pense la doxa, et les psychanalystes ignorantins décidés de Lacan, mais pas de Freud forcément.
En effet il ne faut pas confondre « l’amour » de transfert, qui est actuel, authentique et réel dans la cure, sans être pour autant la pâle reproduction d’un amour plus ancien de l’histoire du sujet.

L’amour pour le sujet est donc essentiellement un affect qui appartient pour chacun à son « Imaginaire spécifique », où Lacan loge le corps dans sa forme, au niveau du cercle (I) de son nœud Borroméen, rejoignant Freud avançant que l’amour vient du corps ou plutôt du ventre.

Moyennant quoi, dire à quelqu’un : « je t’aime » n’est pas différent que de lui dire « j’aime le ragoût de mouton ».
Chez le « parlêtre », le corps doit être distingué de « l’organisme vivant », que les sciences de la vie essayent d’explorer, en passant sous les représentations langagières, en sorte que « l’organisme vivant », dont nous ne savons pas grand-chose, nous le manquons sans cesse, parce que nous ne savons rien de la vie.

L’organisme vivant se situe au niveau du Réel (R).

Le transfert, proprement dit, relève du Symbolique, logé donc au niveau du cercle (S), du nœud borroméen.
Lacan y place la mort, car les signifiants de « lalangue » pénètrent et s’enracinent profondément dans le corps en animant et parasitant sa jouissance, mortifiant ainsi le corps.

Le Transfert donc est à saisir comme un déplacement — c’est sa définition linguistique originaire, d’un point à un autre.

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Dans la psychanalyse, on peut dire qu’il y a un déplacement de la position du sujet d’un point « signifiant » de son historiole où il restait « fixé, épinglé », comme son symptôme qui se répète, et qui le fait souffrir de son corps ou de son esprit, raison pour laquelle le sujet vient demander de faire une psychanalyse, pour trouver un autre signifiant nouveau pour lui auquel il s’accrochera.

Comme le dit Lacan : « c’est en repérant les amarres de son être à la chaine signifiante (puisque le désir est indestructible selon Freud) que le sujet peut changer le cours de son histoire ».

L’analyste intervient dans le discours que lui tient son analysant, où se découvre que « l’association libre » (bien mal nommée) car en réalité elle est plutôt une « association associée », selon une logique implacable, un « Automaton », dans lequel l’analyste introduit une « Tuché », une touche, soit une coupure, par l’interprétation qui joue de « l’équivoque signifiante », et non pas de l’explication, ni de la signification.
Comment comprendre cela ?
« Équivoque », ne veut pas dire floue, vaseuse, comme on comprend ce terme habituellement.

L’équivoque de l’interprétation analytique est à entendre comme l’ouverture d’un carrefour, où une multiplicité de « sens giratoires » deviennent possibles pour l’analysant, comme un bougé par rapport à son « Symptôme » (Sinthome).

À force de traverser ces carrefours, le sujet pendant son analyse, va apprendre à apprendre comment faire avec son Sinthome, en sorte qu’il conquiert un savoir nouveau, mieux même un « savoir y faire » avec lui.
Ce qui peut lui rendre la vie un peu plus amie…
La suite lui appartient.

Conquérir un « savoir y faire » avec son « Sinthome ».

C’est la visée de la psychanalyse, car on ne dissout pas son « symptôme ».

Le sujet-analysant peut vouloir devenir à son tour psychanalyste, en poussant le bouchon un petit peu plus loin, mais ça, c’est une autre histoire.