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Christian Fierens / Symptôme et Politique

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Texte à retrouver sur  sur CAIRN. Illustration  Graffiti, Paris, 1945 – Brassai – WikiArt.org  Texte réécrit d’une intervention faite aux Journées d’Espace analytique, Politiques du symptôme, symptômes du politique, le 17 mars 2019.

Le rêve s’oublie dès le réveil. Le lapsus ne subsiste qu’un laps de temps. Le mot d’esprit s’efface dans la banalité de la vie. Ça rêve, ça rate, ça rit ; chaque fois, tout s’évapore et rien ne se fixe. Nous penserions bien que l’inconscient n’a pas de politique.

À  l’opposé de ces formations classiques de l’inconscient que sont le rêve, le lapsus et le mot d’esprit, le symptôme persiste, insiste, résiste, tout se fixe et rien ne s’évapore. Nous penserions maintenant que l’inconscient a une politique. Ça ne rêve plus, ça ne rate plus, ça ne rit plus, ça symptôme, ça s’impose, ça s’installe. Le symptôme persiste, fidèle à lui-même, quels que soient les efforts pour le supprimer ou pour l’atténuer. L’obstination du symptôme s’oppose radicalement à la volatilité des autres formations de l’inconscient.

Le psychanalyste utopiste peut s’illusionner et penser que cette différence est purement anecdotique et que le symptôme correspondrait fondamentalement aux mécanismes de l’inconscient dévoilé dans L’interprétation du rêve, « La psychopathologie de la vie quotidienne » et « Le mot d’esprit ». Il attend alors une modification de la symptomatologie, il espère que le symptôme pourra se défaire, quitte à en refaire un autre plus confortable. Défaire et refaire. Ces gestes de défaire un petit trait symptomatique pour en refaire un autre, tout aussi symptomatique, ne sont que des diminutifs de gestes. Des gesticules. Il gesticule l’analyste autour d’un symptôme, grosso modo, imperturbable. Ces gesticulations – degré zéro du geste – et ces petites modifications ne trompent ni l’entêtement du symptôme ni l’honnêteté de l’observateur. Ces gesticulations ne mènent nulle part et ne répondent à aucune politique. C’est le pire qu’on puisse faire avec le symptôme.

Prenant la mesure de l’irréductibilité du symptôme, le psychanalyste ferait mieux de s’abstenir d’entrevoir et de promettre la disparition ou la diminution du symptôme, surtout pas à partir des expériences accumulées dans l’histoire de la psychanalyse ; souvenons-nous que les cinq grandes psychanalyses de Freud sont autant d’échecs. Qui dit mieux ?

Le mieux que l’on puisse faire avec le symptôme, c’est de s’engager dans une politique qui consiste, primo, à savoir qu’il est fixé, qu’il ne disparaîtra pas, et, secundo, à s’en accommoder.

Comment s’accommoder du symptôme ?

Première accommodation théorique, mais fondamentale pour la réponse pratique apportée au symptôme, il faut saisir la structure de cette fixité, de cette fixation, de cette obstination, du symptôme. Pourquoi est-il indéracinable ? Freud l’a montré, le symptôme est toujours le résultat d’un conflit ; il se présente comme un compromis entre des disputailleurs, entre un désir inconscient toujours singulier et la défense préconsciente qui, de près ou de loin, nous reconduit toujours à une affaire sociale et politique. La fixité du symptôme s’explique parce qu’il est fermement tenu des deux côtés du conflit : il est fixé du côté du désir inconscient singulier et il est fixé du côté de l’interdit préconscient politique (ce qui n’est pas le cas pour les autres formations de l’inconscient).

Étant donné cette structure du symptôme, comment s’en accommoder pratiquement ? La première solution est celle du médiateur neutre. Le psychanalyste, dans sa neutralité, pourrait proposer d’amener le conflit dans le conscient, de laisser les belligérants vider et débrouiller leur conflit au grand jour. Une brouille, qu’ils se débrouillent ! Qu’ils gesticulent ensemble pour défaire et refaire et, espérons, s’en trouver mieux. Mais ce débat se joue déjà dans le symptôme, où -l’inconscient est bien content de pouvoir s’exprimer, et le préconscient est tout aussi content. Dans leur brouille, ils ont, tous deux, bien embrouillés leur accord bilatéral pour maintenir le symptôme. C’est pour cela que le symptôme est parfaitement obstiné et inamovible.

On pourrait imaginer prendre unilatéralement le parti du désir inconscient. Ou unilatéralement le parti de l’interdit préconscient. C’est, chaque fois, la politique de l’autruche qui consiste à ignorer la structure conflictuelle du symptôme. C’est le degré zéro de la politique d’ignorer complètement la structure de ce dont il faut traiter.

Il ne reste, semble-t-il, qu’une seule façon de s’accommoder pratiquement du symptôme. Elle consiste à le tolérer comme un corps étranger, à l’encapsuler et à le rendre inoffensif par rapport au corps social. On a ainsi identifié le symptôme. Chacun peut avoir un ou plusieurs symptômes, pourvu qu’ils ne débordent pas trop sur le champ social. Il est permis à chacun de revendiquer son symptôme. J’ai le droit d’être identifié à mon symptôme, quel qu’il soit (entendeur de voix, énurétique, haut-potentiel, troisième genre, adorateur de Shiva, migrant, et tout ce que vous voulez). Pourvu que ces identifications au symptôme soient bien encapsulées, elles ne gênent nullement le fonctionnement du politique, qui peut gérer ces petites différences.

La gestion, c’est déjà un degré du geste supérieur à la gesticulation. Mais encore loin de la pleine puissance du geste.

Le symptôme est identifié à un problème bien circonscrit, encapsulé, que le politique doit gérer pour le bon fonctionnement de sa machine et dont il doit s’accommoder. Ces identifications de symptômes, comme artefacts purement locaux dans la grande machine politique, peuvent même servir de nouvel opium du peuple : chacun peut avoir son symptôme pourvu qu’il ne dérange pas le ronronnement du politique. La grande machine politique a pris toute la place et les individus servent de combustible.

La chair à canon de la Grande Guerre est devenue la chair à usine (Le travailleur d’Ernst Jünger date de 1931), puis chair à computer, à ordinateur, comme on dit. Le politique est passé de la gestion des corps dans la perspective de la guerre à la gestion des corps en vue des industries, et enfin à la gestion des corps dans la visée d’un savoir universel informatisé pleinement maîtrisé par la science. Le politique est devenu biopolitique, politique qui use du vivant et le gère. Dans cette histoire, grosso modo, la structure est restée la même : le politique gère la réalité des corps et celle de leurs symptômes. Aujourd’hui, la chair humaine est devenue de plus en plus inutile pour mener des guerres, pour manœuvrer les machines industrielles, pour soutenir, par son intelligence, le travail informatique. Tout passerait maintenant sous le contrôle de l’intelligence artificielle ; l’essence de l’homme, au dire de certains (Harari, Homo Deus), serait en passe de devenir complètement obsolète et amenée à disparaître.

Avec cette mise à l’écart de la chair et de l’humain dans l’histoire de la gestion, le symptôme comme symptôme serait lui-même en voie de disparition. Il n’y a plus de symptôme : la guerre se fait par des frappes chirurgicales sans bavure, la machine à tricoter ne fait plus aucune erreur, l’intelligence artificielle est mille fois plus fiable que le serviteur le plus consciencieux. Le politique, dans sa gestion ordonnée, met de côté le symptôme, qui disparaît en même temps que le politique prend son essor. Le déclin du premier semble strictement proportionnel à l’envolée de l’autre.

Avec la dissolution du symptôme, la psychanalyse semble devenue inutile et, à son tour, sur le point de disparaître. Le déclin du symptôme comme symptôme entraîne le déclin de la psychanalyse comme psychanalyse. On encapsule le symptôme et on le fait disparaître dans la bonne gestion du champ social. En même temps, la psychanalyse se trouve encapsulée dans de petits îlots de résistance résiduels.

Le psychanalyste idéaliste peut sonner l’alerte, gesticuler (degré zéro du geste), monter en épingle de nouveaux symptômes, de plus en plus graves et inquiétants, et l’urgence de réagir. Ce pathos n’empêche pas le politique de poursuivre sa gestion et de construire des murs à la frontière du Mexique ou ailleurs, des refoulements qui encapsulent pour mieux pouvoir gérer (degré zéro pointé du geste).

Voilà les faits. Voilà la réalité, dirait-on, comme si nous avions là le roc inébranlable de notre monde contemporain, le roc du symptôme, le roc du politique comme des données toujours déjà là. Et nous arriverions toujours trop tard.

***

Nous nous sommes bien trop précipitamment accommodés de la réalité du symptôme, y compris de sa nature profondément conflictuelle. Car la soi-disant réalité du symptôme et de son conflit n’existe que moyennant le processus qui la fait apparaître. La réalité n’est pas première, comme voudrait le penser la gestion politique.

En deçà des différentes accommodations du symptôme, il faut revenir non pas à la nature du symptôme, mais à sa naissance, à sa genèse. La nature conflictuelle figée du symptôme cache le mouvement de genèse ou de formation du symptôme. S’il ne faut pas rabattre le symptôme sur une formation quelconque de l’inconscient, il ne faut pas non plus l’encapsuler dans sa fixité et l’opposer simplement aux autres formations de l’inconscient. Il faut se défaire du réalisme réducteur du symptôme pour penser son propre mouvement de formation. C’est ce mouvement de formation qui persiste tout au long de l’obstination du symptôme.

Le chapitre XXIII des leçons de psychanalyse de 1915-1917, écrit dans la suite de l’analyse de l’homme aux loups, traite précisément des voies de la formation du symptôme.

Reprenons l’enjeu de ce chapitre avec l’humour de Coluche, convoquant précisément l’obstination du symptôme : « Les psychanalystes c’est très efficace. Moi, avant, je pissais au lit, j’avais honte. Je suis allé voir un psychanalyste, je suis guéri. Maintenant je pisse au lit, mais j’en suis fier. » Tout s’étage en trois niveaux : à la base, il y a le réel du symptôme (il pisse réellement) ; au niveau intermédiaire, il y a l’imaginaire du symptôme (il en a honte ou il en est fier) ; au niveau supérieur, il y a le symbolique du symptôme (il en raconte des histoires, notamment avec humour).

Si l’on réduit le symptôme à la réalité de l’énurésie, il trouvera peut-être une solution dans une drogue adéquate, un antidépresseur tricyclique, par exemple. Mais ce n’est là ni l’humour de Coluche, ni le point de vue de Freud, ni le point de vue politique : le symptôme implique nécessairement une construction avec : en dessous : le réel ; au milieu : l’imaginaire ; et au-dessus : le symbolique. Avec cette construction (réelle, imaginaire, symbolique), nous avons l’identification au symptôme énurétique. Il est bien question de faire, dans son lit, mais aussi de faire honte, ou faire le fier, et encore faire de la parole, éventuellement de l’humour. Emballons tout cela : c’est la question écologique d’encapsuler le symptôme dans des couches-culottes.

Le psychanalyste est-il appelé à défaire cette identification à trois couches, avec son étage réel « je pisse au lit », son étage imaginaire « j’en ai honte ou j’en suis fier », son étage symbolique « j’en parle » en s’attaquant au réel ? Il semble impossible d’agir sur le réel du symptôme avec l’instrument du symbolique, qui s’est lui-même construit en s’appuyant sur les fondements du réel. Défaire le symptôme à partir de la parole, à partir du symbolique, comme le penserait le psychanalyste naïf, semble bien équivalent à l’exploit du baron de Münchhausen se sauvant de sables mouvants en se tirant lui-même par les cheveux sans aucun support extérieur.

***

Avant de penser à défaire et à refaire. Il faudrait penser le faire, le geste même, la voie de faire le symptôme.

Du point de vue du faire, de sa formation, le symptôme, ce n’est pas une pure réalité (ce n’est pas un pur réel), ce n’est pas un pur fantasme (ce n’est pas un pur imaginaire). C’est une « réalité psychique ». Mais « réalité psychique » se présente comme une contradiction dans les termes : si c’est la réalité réelle, ce n’est pas le psychique imaginaire, et si c’est le psychique imaginaire, ce n’est pas une réalité réelle.

Quand Freud est sommé par son patient de répondre si la psychanalyse va le conduire à découvrir une réalité, un réel trauma ou une construction imaginaire dans le psychisme, Freud répond : c’est la « réalité psychique » que nous allons mettre à découvert dans la psychanalyse. Est-ce un tour de passe-passe de Freud ?

Non. Pour le comprendre, il faut d’emblée concevoir que ce que nous allons découvrir, ce n’est pas telle ou telle chose, ni la réalité, ni l’imaginaire, ni une nouvelle base sur laquelle on pourrait édifier une nouvelle construction. Non. C’est un processus toujours en mouvement, c’est la voie de formation de la réalité et la voie de formation de l’imaginaire. La « réalité psychique » est toujours là avant n’importe quelle réalité et avant n’importe quel psychique. Sans cette voie de formation qu’est la « réalité psychique », la réalité réelle ne peut se former ; sans elle, les constructions imaginaires ne peuvent se former. C’est par elle que nous pouvons soulever et changer le réel.

Cette mystérieuse « réalité psychique » est elle-même formée en s’appuyant sur le symbolique. On repère cette « réalité psychique » dans les fantasmes originaires – les questions de la naissance, de la sexualité et de la mort, qui seront mobilisées dans le transfert.

Avec la « réalité psychique », la façon d’opérer change complètement.

Avec Coluche et avec la politique, on pensait que tout partait d’une base réelle solide (il pisse au lit), sur laquelle se construit un imaginaire (il en a honte ou en est fier) et enfin un symbolique (il en parle). La « réalité psychique » ne s’ajoute pas comme une quatrième couche. Mais elle est construite pour soulever, pour soutenir la réalité du réel et l’imaginaire du psychique.

Avec la « réalité psychique » proposée par Freud, la perspective est complètement déplacée : nous n’avons plus trois entités séparées, trois briques avec lesquelles nous pourrions faire notre construction : un réel-réalité, un imaginaire et un symbolique, nous n’avons que le processus de formation. Nous sommes d’abord dans un mouvement. Et les balises R, S, I ne sont que des concrétions qui viennent après, dans ce mouvement.

C’est encore le même processus de construction d’une « réalité psychique », en tant qu’elle se fonde sur le symbolique pour fonder, à son tour, le réel et l’imaginaire, qui est en jeu dans le complexe d’Œdipe sous sa forme la plus générale. C’est encore la même construction de la « réalité psychique », qui répond à la question de la « voie de la formation du symptôme », le symptôme a la structure même de la « réalité psychique ». C’est surtout l’enseignement de la méthode psychanalytique, qui suit strictement non pas le résultat ou l’identification du symptôme, dont il faudrait se débarrasser, mais le geste de formation du symptôme, qu’il faudrait réanimer. On ne défait pas le symptôme. La psychanalyse accorde encore moins d’importance au symptôme figé que le politicien se contente de gérer. C’est pour se concentrer singulièrement sur la gestation qui conduit au symptôme.

Si la psychanalyse se concentre sur le germe de sexualité qui a toujours déjà déterminé l’histoire du sujet, c’est pour réactiver ce geste de formation, ce mouvement primordial, immémorial parce qu’il est toujours déjà là et encore là.

Dans le transfert, la psychanalyse ne fait rien d’autre que de faire le symptôme à nouveau, à entendre comme la réactivation du geste où la réalité psychique apparaît. C’est la gestation d’un nouveau symptôme.

En quoi cette gestation n’est-elle pas une gesticulation ? Dans ce faire, ce qui importe, ce n’est pas la répétition du symptôme, mais le geste de faire, le mouvement de fabrication de la structure toujours en mouvement. C’est tout l’enjeu de la nouvelle écriture du symptôme : le sinthome de Lacan. La psychanalyse est partie prenante dans le sinthome, non pas pour produire un résultat ou une identification figée au symptôme. Mais pour faire et refaire le mouvement de la structure, le seul geste, la seule gestation d’un symptôme qui concerne vraiment le politique.

Il faut lire le séminaire XXIII de Lacan, Le sinthome, non pas comme une suite de figures topologiques réelles qui représenteraient autant de diagnostics réalistes ou autant de conjonctures psychiques tout aussi réalistes, mais comme la construction toujours en mouvement d’une réalité psychique, toujours réactivable dans le transfert. C’est à la condition même de ne figer ni les figures topologiques, ni la réalité psychique, que l’on peut voir s’animer la psychanalyse comme un faire premier, comme un geste fécond, comme une gestation. Je ne rentrerai pas dans le détail de la lecture du sinthome[1]. La construction freudienne de la réalité psychique vaut comme un mouvement, parmi d’autres, de fondation de la réalité réelle, alors même que ce réel ne reposait sur strictement rien ; en termes lacaniens, on parlerait de nomination du réel. Semblablement, on dirait que le sinthome vaut comme nomination du symbolique, ou encore qu’il fonde le symbolique, alors même que ce symbolique ne reposait sur strictement rien.

Mais ces façons différentes de voir – nomination du réel, nomination du symbolique – ne servent à rien, lorsqu’elles s’appuient sur des réalités supposées données en soi, par exemple « le réel » ou « le symbolique ». Il est bien plus important de voir que ces « nominations » n’existent et n’ont de sens que dans le mouvement général de la structure, dont il faudrait suivre tous les détours. Tout l’enseignement de la lecture du sinthome implique un « faire », un « geste », qui ne part d’aucune réalité prédéterminée, qui part du manque de réalité. Et c’est cela qui peut être réactivé dans l’expérience psychanalytique, en tant qu’elle est essentiellement inventive et infiniment créative. À chaque instant de l’analyse, pouvoir tout reconsidérer et tout recréer à nouveau. Pour cela, mieux vaut avoir une idée du mouvement de la structure, c’est-à‑dire du sinthome dont la voie de formation de la réalité psychique donne une petite idée.

Le politique ne peut gérer un tel mouvement de gestation de la structure, sans le réduire à un résultat réaliste déraciné de sa vitalité.

Par contre, ce mouvement de la structure implique, invente et crée un nouveau lien social. Un lien social soutenu par ce mouvement de création qu’est le sinthome. C’est le geste qui crée le lien social.

Très brièvement et pour conclure, le mouvement de la structure implique le discours et la structure des quatre discours. Le politique semble dominé, d’un côté, par le discours magistral et par sa dégénérescence en discours capitaliste (gestion des objets), de l’autre, par le discours universitaire et par sa dégénérescence en discours fonctionnaire (gestion des sujets). Tout se réduirait à la gestion.

Il pourrait être remis en question par le discours hystérique, à la condition même de soutenir ce dernier par le discours psychanalytique, qui implique la mise en jeu du mouvement de la structure. Le sinthome (psychanalytique) pousse à revenir au politique, non pas dans ses résultats et ses gestions, mais au geste même de constitution d’un nouveau lien social. La voie de formation du politique – toujours à faire, à défaire et à refaire – passe par l’invention du lien social dans les discours.

L’obstination du sinthome est alors détournée vers l’obstination à vouloir soutenir le mouvement du faire, du geste, de la structure et de l’invention d’un nouveau politique.

[1] Voir C. Fierens, Lecture du sinthome, Toulouse, érès, 2018.