Le corps est un objet. Un objet qui accroche et s’accroche au regard de l’autre, un objet aux passions et aux destins multiples à travers les âges.
S’il est aujourd’hui omniprésent dans notre modernité, il n’en reste pas moins vécu comme « étrangement familier » par le sujet lui-même. Car nous éprouvons tous une certaine ambivalence à l’égard de notre corps et de son image, de l’amour et de la haine à l’encontre de cette chose « qui se jouit » disait Lacan, envers ce réel qui angoisse, ce « roc » qui va vers la mort et contre lequel il s’agit parfois de se défendre. Du corps-parlant des patientes hystériques de Freud, à la clinique de l’adolescence ou du genre, en passant par la clinique des psychoses, de l’autisme ou celle protéiforme des modifications corporelles et des maladies somatiques, la relation toujours singulière que le sujet entretient avec son corps est continuellement sollicitée dans nos réflexions au quotidien. Ces journées nous donneront l’occasion de réfléchir sur ces différentes questions et de prendre à bras le corps, les difficultés théoriques et cliniques qu’elles continuent de soulever. Le corps on ne l’est pas on l’a. (J. Lacan).
Lieu des Matinées : Campus Saint-Jean d’Angély,
5 rue du 22ème BCA – 06300 Nice. Amphi 6.
Pour s’y rendre :
Accès en tramway : Ligne T1 direction Pont Michel. Arrêt Saint-Jean d’Angély Université.
Accès en train : Sortie « Nice – Ville ». Tramway Ligne T1 « gare Thiers » direction Pont Michel. Arrêt Saint-Jean d’Angély Université.
Accès en bus : Ligne 14/27 Square Daudet/Pont Michel – Ligne 20 Gustavin/Parc Vigier-Col de Bast Arrêt Saint-Jean d’Angély.
SAMEDI 11 OCTOBRE 2025 10H-13H : LE CORPS AFFECTÉ
Président de séance : Jean-Louis Rinaldini, psychanalyste.
Discutante : Alice Basset psychologue.
Les somatoses ou psychoses somatiques. Quelle place occupe la maladie organique dans la vie d’un sujet ? Quels sont les mécanismes psychiques dans la survenue des pathologies physiques graves ? Quelles approches préventives de clinique et de soins ?
Questions de peau. Dans cette intervention, il s’agira de revenir sur les résultats d’une étude portant sur les apprentissages sensibles de personnes atteintes de psoriasis, une maladie inflammatoire chronique de la peau et/ou des articulations. Y seront discutés trois modes de perception du corps qui correspondent à un registre de sensibilité caractérisé par un régime attentionnel, des modalités d’action et des enjeux propres.
La fracture invisible entre le corps et l’esprit. Le SDRC de type 1 (syndrome régional douloureux complexe), est une affection survenant après un traumatisme, qui génère des douleurs chroniques sans lésion nerveuse identifiable. Son mécanisme reste mal compris et les traitements demeurent incertains face à la complexité de ses origines. Une approche pluridisciplinaire s’impose donc, notamment sur l’aspect psychogène de ce trouble, venant interroger le sujet dans ce rapport particulier à son corps.
SAMEDI 15 NOVEMBRE 2025 10H-13H : LE CORPS CONNECTÉ
Présidente de séance : Nora Lomelet, psychanalyste.
Discutante : Nathalie Pinard psychologue.
Le corps de l’identité contemporaine. Notre époque voit émerger une métamorphose inédite de l’identité humaine : une transformation simultanée du psychisme et du corps par les technologies numériques. C’est ce que la cyberpsychologie explore, en étudiant les effets des interactions avec les machines sur la subjectivité, l’image du corps et l’identité. Cette discipline montre que les nouvelles technologies ne sont pas de simples outils : elles modèlent notre rapport à nous-mêmes, aux autres, et au monde.
SAMEDI 13 DÉCEMBRE 2025 10H-13H : LE CORPS ADOLESCENT À L’HEURE DU NUMÉRIQUE
Président de séance : Jean-Louis Rinaldini, psychanalyste.
Discutant : Tihomir Petkov psychologue
Le retour des illusions : numérique et croyance à l’adolescence. Nous interrogerons quelques effets du numérique sur le lien social contemporain à partir de cas pratiques où des adolescents s’engagent dans des pratiques spirituelles ou mystiques («shifting» et «manifestation») via les réseaux socio-numériques. Que signifie ce retour des croyances spirites pour notre lien social contemporain et dans le rapport du sujet de l’hypermodernité à son corps ?
Le corps de l’adolescent 2.0 : mission impossible ? A l’adolescence, le corps devient le théâtre de transformations profondes, biologiques, psychiques et cognitives. À l’ère du numérique et de l’IA, cette traversée se joue dans un monde saturé d’images, de regards et de virtualité. Ainsi le moi du sujet vacille, le narcissisme est mis à l’épreuve.
Entre selfies retouchés, avatars idéalisés, filtres permanents et pression des réseaux sociaux, comment grandir et se construire dans un monde où le regard de l’autre est instantané, permanent et souvent normatif ? Quels sont les risques pour les adolescents et comment les accompagner au mieux dans ce cheminement ?
Le théâtre du corps. Le théâtre provoque chez l’adolescent un choc salutaire : la rencontre directe avec l’art vivant, où le corps, la voix et la présence prennent le pas sur le paraître. Face à cette vérité du jeu, il vacille, puis s’ouvre. Peu à peu, l’échec devient terrain d’exploration, et l’expression de soi un acte de réconciliation.