Qu’est-ce qui fait tableau dans l’œuvre de François Rouan dont Jacques Lacan remarqua dès les années soixante-dix la nécessité ? N’est-ce l’objet regard que l’artiste fait surgir en ses superpositions, feuilletages, entrelacs d’images fixes et en mouvement, de l’échange et « la dysmétrie en éruption » de ce qu’il est convenu d’appeler « peinture », « photographie » ou « film »? C’est cette poétique du tressage qui est interrogée, tressements de formes, d’espaces et de temps, d’empreintes photographiques et de couleurs, en un geste dont la durée fractionne et perpétue le présent. Histoire collective et individuelle, mémoire picturale et subjective, masculin et féminin, nouent en effet leurs traces dans le continu et discontinu d’un regard semblant tisser infiniment les épiphanies de ce que la représentation toujours dérobe. Lors de cette journée a été projeté le film de François Rouan, Il n’y a pas de rapport, qui rend hommage à Jacques Lacan. Prenant au mot les dires de Lacan selon lesquels l’artiste trouve ce que la psychanalyse démontre, c’est chaque fois avec un nouvel étonnement que nous échangeons avec ces créateurs, voulant ouvrir par nos interrogations à la découverte de ce que nous enseigne leur œuvre. Sont proposés ici les échanges filmés lors de cette rencontre